Plan Stratégique Multisectoriel de la Nutrition
PSMN (2018 – 2022)
Le référentiel technique élaboré selon une démarche participative et visant l’institutionnalisation de la nutrition à tous les niveaux

Contexte et justification
Dans ses efforts soutenus pour améliorer la situation nutritionnelle du pays, le gouvernement du Sénégal s’est doté en 2015 d’une Politique Nationale de Développement de la Nutrition. De cette politique qui définit l’approche multisectorielle comme principe clé de sa mise en œuvre, découle le Plan Stratégique Multisectoriel de la Nutrition (PSMN) qui sera mis en œuvre à l’horizon 2022.
Le PSMN s’inscrit dans la réalisation des engagements internationaux pris par le Sénégal pour garantir une nutrition adéquate aux communautés. L’enjeu est de doter le pays d’un outil de mobilisation politique et sectorielle qui permettra d’optimiser les interventions en faveur de la nutrition, d’assurer une allocation efficiente de ressources financières et garantir une pérennisation des interventions.
Dans ce cadre, le PSMN prend en compte des interventions spécifiques nutrition et des interventions sensibles nutrition en vue d’améliorer la situation nutritionnelle du pays, de développer la résilience des communautés et d’augmenter la productivité économique. .
« L’élaboration des 12 Plans d’action sectoriels, traduit l’engagement des ministères à contribuer efficacement et conjointement au renforcement de la nutrition des populations »
Abdoulaye KA, Coordonnateur National du BEN de du CNDN
Qu’est ce que le PSMN ?
Vision
L’opérationnalisation du PSMN s’inscrit en droite ligne avec la réalisation des objectifs de la politique de nutrition et la vision en matière de nutrition qui est de faire du Sénégal, « Un pays où chaque individu jouit d’un état nutritionnel optimal en adoptant les comportements adéquats».
« Le PSMN est le cadre stratégique de référence de la nutrition en parfaite articulation avec le PSE »
Diatourou Ndiaye, Président de du CNDN
Les objectifs du PSMN ?
Partant de cette vision et des différents engagements à l’échelon international, le Sénégal a défini sept (07) objectifs stratégiques à réaliser (OS) à l’horizon 2022.
OS1: Réduire d’au moins 20% la prévalence du retard de croissance d’ici 2022 au niveau national
OS.1.1. Réduire d’au moins 40% la prévalence du retard de croissance dans les régions de Sédhiou, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Louga, Kaffrine, Fatick, Matam et Diourbel ;
OS.1.2. Réduire d’au moins 15% la prévalence du retard de croissance dans les autres régions (Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor) ;
OS.1.4. Augmenter d’au moins 30% la proportion de femmes enceintes et allaitantes qui ont un régime alimentaire varié, diversifié, de quantité suffisante et équilibrée ;
OS.1.5. Augmenter à 20% au moins la proportion d’enfants 6-23mois qui bénéficient d’un apport alimentaire minimum
acceptable.
OS2: Réduire de 15% la proportion d’enfants ayant un faible poids de naissance, d’ici 2022
OS.2.1. Réduire d’au moins 40% la prévalence du faible poids de naissance dans les régions Centre et Nord ;
OS.2.2. Réduire d’au moins 20% la prévalence du faible poids de naissance dans les régions Sud-Est et Ouest.
OS3 : Réduire à 5% la prévalence de la malnutrition aigüe des enfants de 0 à 5 ans
OS.3.1. Réduire à moins de 10% la prévalence de la malnutrition aigüe chez les enfants de 0 à 5 ans dans les régions de Saint Louis, Matam, Louga, Tambacounda et Diourbel.
OS.3.2. Réduire à moins de 5% la prévalence de la malnutrition aigüe chez les enfants de 0 à 5 ans dans les autres régions.
OS4 : Porter à 43%, au moins, le taux de l’Allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois.
OS.4.1. Réduire de 50% le pourcentage de femmes qui donne de l’eau en plus de l’allaitement maternel pendant les six (06).
OS.4.2. Porter la mise au sein précoce (dans l’heure qui suit la naissance) à 50% au moins.
OS5 : Réduire de 25% la prévalence de l’anémie chez les groupes vulnérables
OS.5.1. Réduire de 25% la prévalence de l’anémie chez les enfants de 6-59 mois.
OS.5.2. Réduire de 25% la prévalence de l’anémie chez les adolescentes (par rapport à la situation de référence à évaluer lors des prochaines enquêtes).
OS.5.3. Réduire de 25% la prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de reproduction.
OS6 : Réduire d’au moins 20% la prévalence des carences pour les autres micronutriments (iode, zinc et vitamine A)
OS.6.1. Réduire de 20% la carence en zinc chez les enfants de moins de 5 ans.
OS.6.2. Réduire d’au moins 20% la prévalence de la carence en iode chez les FAR.
OS.6.3. Réduire d’au moins 20% la prévalence de la carence en iode chez les FE .
OS.6.4. Réduire d’au moins 20% la prévalence de la carence en Vitamine A chez les enfants de moins 5 ans.
OS.6.5. Porter à 80% le taux de consommation de sel adéquatement iodé dans les ménages.
OS7 : Réduire de 10% la prévalence de l’obésité chez les groupes vulnérables
OS.7.1. Réduire la prévalence de l’obésité d’au moins 5% chez les enfants de moins de 5 ans ;
OS.7.2. Réduire la prévalence de l’obésité de 5% chez les adolescents (par rapport à la situation de référence à évaluer lors des prochaines enquêtes) ;
OS.7.3. Réduire la prévalence de l’obésité de 5% chez les FAR.

Axes stratégiques à l’horizon 2022
Le budget du PSMN est de 206 milliards de FCFA. Il devra être appuyé par des investissements favorables nutrition d’un coût de 650, 3 milliards de F CFA.
Répartition du budget par type d’intervention (en milliards et en pourcentage)

Cadre de mise en oeuvre et de coordination
La mise en œuvre du PSMN se fera avec la participation du secteur privé et de la société civile et repose sur 12 plans d’actions sectoriels (PAS) élaborés par les secteurs ci-dessous :
- Agriculture
- Commerce
- Décentralisation et Collectivités locales
- Education
- Elevage
- Enseignement supérieur et Recherche
- Environnement
- Famille et de la protection sociale
- Hydraulique et assainissement
- Industrie
- Pêche
- Santé
Cadre de Suivi-Évaluation
Objectifs Stratégiques | Indicateur d’impact | Données de référence | Valeurs Cibles | ||||||
Valeur | Année | Source | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | ||
Réduire d’au moins 20% la préva- lence du retard de croissance | Prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5ans | 20,5% | 2 015 | EDS-C | 20,5% | 19,5% | 18,5% | 17,6% | 16,4% |
Réduire à moins de 5% la prévalence de la malnutrition aigüe des enfants de 0 à 5 ans | Prévalence de la Malnutrition aigüe Glo- bale chez les enfants de moins de 5ans | 8,0% | 2 015 | EDS-C | 8,0% | 7,5% | 7,1% | 6,6% | 4,8% |
Réduire de 15% la proportion d’enfants ayant un faible poids de naissance, | Prévalence du faible poids de naissance | 13,2% | 2 015 | EDS-C | 13,2% | 12,4% | 11,6% | 10,8% | 9,2% |
Réduire de 10% la prévalence de l’obésité chez les groupes vulnérables | Prévalence de l’obésité chez les enfants de moins de 5ans | 1,0% | 2 015 | EDS-C | 1,0% | 0,9% | 0,9% | 0,8% | 0,7% |
Réduire de 10% la prévalence de l’obésité chez les groupes vulnérables | Prévalence de l’obésité chez les femmes | 6,0% | 2 011 | EDS-C | 6,0% | 5,6% | 5,3% | 5,0% | 4,5% |
Réduire de 25% la prévalence de l’anémie chez les groupes vulnérables | Prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de reproduction | 54,0% | 2 011 | Étude COS- FAM UCAD | 54,0% | 50,8% | 47,5% | 44,3% | 40,5% |
Réduire de 25% la prévalence de l’anémie chez les groupes vulnérables | Prévalence de l’anémie chez les enfants de moins de 5ans | 66,0% | 2 015 | EDS-C | 66,0% | 62,0% | 58,1% | 54,1% | 49,5% |
Réduire d’au moins 20% la prévalence des carences pour les autres micronutriments (iode, zinc et vitamine A) | Prévalence de la carence en iode chez les femmes en âge de procréer | 28,3% | 2 014 | Étude CLM MI | 28,3% | 26,6% | 24,9% | 23,2% | 22,6% |
Réduire d’au moins 20% la prévalence des carences pour les autres micronutriments (iode, zinc et vitamine A) | Prévalence de la carence en iode chez les femmes enceintes | 30,9% | 2 014 | Étude CLM MI | 30,9% | 29,0% | 27,2% | 25,3% | 24,7% |
Réduire d’au moins 20% la prévalence des carences pour les autres micronutriments (iode, zinc et vitamine A) | Prévalence de la carence en zinc chez les enfants de moins de 5 ans | 50,1% | 2 011 | Étude COS- FAM UCAD | 50,1% | 47,0% | 44,0% | 41,0% | 40,0% |
Porter à 43% au moins le taux de l’Allaitement Maternel Exclusif durant les 6 premiers mois | Taux de l’Allaitement maternel exclusif au cours des 6 premiers mois de la vie | 33,0% | 2 015 | EDS-C | 33,0% | 35,0% | 37,0% | 38,9% | 43,2% |
REPARTITION DU BUDGET PAR AXE D’INTERVENTION (en millions de francs cfa)
Axes d’Interventions | Budget (en millions de FCFA) | Budget (en millions de FCFA) Budget (en %) |
Axe 1 : Prévention et prise en charge de la malnutrition et des maladies non transmissibles d’origine alimentaire |
148 556 | 72% |
Axe 2 : Lutte contre les carences en micronutriments | 25 297 | 12% |
Axe 3 : Renforcement de la disponibilité des aliments diversifiés, sains et à haute valeur nutritive | 30 101 | 14% |
Axe 4 : Formation, Recherche et Innovation | 2 064 | 1% |
Axe 5 : Gouvernance de la nutrition | 10 | – |
Total | 206 031 | 100% |
Budget
Le budget du PSMN est de 206 milliards de FCFA. Il devra être appuyé par des investissements favorables nutrition d’un coût de 650, 3 milliards de F CFA.
Répartition du budget par type d’intervention (en milliards et en pourcentage)

Les défis
Le Sénégal fait face à un ensemble de défis dans la lutte contre la malnutrition. Ces défis englobent :
- L’institutionnalisation de la nutrition dans les politiques publiques à travers dans les plans et politiques sectoriels
- la coordination intra, inter et multisectorielle des interventions de nutrition
- la mobilisation de ressources suffisantes et durables pour la nutrition
- la mise en place de mécanismes de coordination et de suivi de la mise en œuvre du PSMN à travers un cadre commun de résultats et la redevabilité
- le renforcement des interventions de nutrition à travers l’amélioration de la couverture en services essentiels de nutrition, l’amélioration de l’accès et l’utilisation des services de santé de qualité, l’accessibilité à des aliments à haute valeur nutritive, le renforcement de l’éducation nutritionnelle et sanitaire, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement de base et la mise en place d’une véritable résilience des populations et des systèmes;
- l’amélioration de la visibilité de la nutrition et son appropriation par les communautés.