Politique Nationale de Développement de la Nutrition

PNDN (2015 – 2025)

Un document de référence sur lequel s’articulent toutes les interventions de nutrition du pays

Contexte

Dans sa volonté de mieux prendre en charge la problématique de la nutrition et marquer son engagement contenu à lui accorder une place de choix dans sa politique publique, l’Etat du Sénégal a élaboré et validé en 2015 sa Politique Nationale de Développement de la Nutrition. Cette politique qui marque un tournant décisif dans la nutrition au Sénégal, est basée sur une approche multisectorielle visant à institutionnaliser la nutrition dans les différents secteurs impliqués dans sa mise en œuvre et relever ainsi plusieurs défis permettant de favoriser une amélioration durable de la situation nutritionnelle du pays.

La vision de la nouvelle PNDN qui s’inscrit en droite ligne du Plan Sénégal Emergent dans son axe 2 relatif au développement du capital humain et se traduit par l’ambition de faire du Sénégal, « un pays où chaque individu jouit d’un état nutritionnel optimal en adoptant un comportement adéquat ».

« Le Sénégal a fait de la lutte contre la malnutrition une priorité »,

Diatourou NDIAYE, Président de du CNDN

Cadre conceptuel de l’approche multisectorielle

La PNDN s’appuie sur un cadre multisectoriel décrivant l’articulation et l’organisation des fonctionnes essentielles directement liées à la nutrition et celles de soutien à leur réalisation effective. Il est structuré sous la forme d’une charpente avec un toit, des piliers et une base. Le sommet est naturellement représenté par l’état nutritionnel optimal. Les piliers qui supportent cet état nutritionnel souhaité des populations, sont les fonctions essentielles de services de nutrition. La base sur laquelle ils reposent est constituée par les fonctions transversales de support aux services de nutrition. La structure est ainsi constituée de trois parties essentielles telles que schématisées ci-dessous.

ELEMENTS DU CADRE CONCEPTUEL DE L’APPROCHE MULTISECTORIELLE DE LA NUTRITION
Le sommet: l’état nutritionnel optimisé Il est l’aboutissement souhaité de tous les efforts en direction de la nutrition. L’état nutritionnel optimisé traduit une alimentation équilibrée qui répond de manière satisfaisante aux besoins d’un organisme en bonne santé. Il traduit le succès des interventions au niveau des quatre piliers décrits ci-dessous.
Le niveau intermédiaire: les quatre piliers de la nutrition L’état nutritionnel optimal décrit ci-dessus dépend des quatre piliers: (1) la production d’aliments à haute valeur nutritive, (ii) la transformation, la distribution et la tarification des aliments, (iii) l’éducation, l’hygiène et l’assainissement, et enfin (iv) les services essentiels de nutrition et de santé.
La base: les fonctions transversales de soutien Le renforcement, voire le développement des 4 piliers de la nutrition nécessite l’existence d’une solide base constituée par les fonctions essentielles : (1) la gouvernance locale & Développement territorial ; (2) Financement adéquat & pérenne ; (3) Communication : plaidoyer & CCSC ; (4) approche multisectorielle-Participation communautaire &Équité ; (5) Recherche, Suivi & Evaluation & Capacitation des Acteurs.

La vision et les objectifs de la PNDN

« La PNDN définit les orientations stratégiques en rapport avec la situation nutritionnelle du pays et les engagements nationaux et internationaux du pays en matière de nutrition »

Abdoulaye KA Coordonnateur national de du CNDN

Orientations stratégiques de la PNDN

Les orientations stratégiques sont conçues pour guider les acteurs dans la conduite des interventions clés identifiées afin d’atteindre les objectifs. Elles s’articulent autour de plusieurs objectifs prenant en compte les enjeux de la nutrition. Il s’agit notamment de :

Orientation Stratégique 1 : l’intégration de la nutrition

La nutrition sera considérée au sein de chaque secteur et entre les secteurs comme une des stratégies phares de la politique de développement de la nutrition. L’intégration de la nutrition va contribuer à garantir à tous les niveaux l’efficacité et l’efficience des actions à mener pour chacun des quatre piliers ainsi que pour les fonctions transversales. L’intégration de la nutrition sera une des exigences de cette nouvelle politique de nutrition pour lui donner plus de force en faisant agir ensemble toutes les parties prenantes.

Orientation Stratégique 2 : la décentralisation des interventions

Cette décentralisation se conçoit dans le cadre des réformes territoriales et locales. Avec l’introduction de la communalisation intégrale et le renforcement des pouvoirs des élus locaux, une grande opportunité s’ouvre pour le positionnement de la nutrition au niveau décentralisé. Elle permettra une plus grande implication des collectivités locales qui va favoriser l’émergence d’initiatives locales, qui ont été jusqu’ici limitées par le manque d’informations, l’absence de moyens (équipement matériel et logistique) et de motivation des acteurs.

Orientation Stratégique 3: l’approche communautaire

L’approche communautaire vise à responsabiliser les populations dans les actions de développement qui leur sont destinées. Cet engagement doit prendre en compte la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes en intégrant les différences et la hiérarchisation socialement construites.

Principes directeurs de la PNDN

Le principe de proximité et de subsidiarité

La proximité se traduit par un maillage du territoire national permettant de faciliter l’accès des populations aux services de nutrition et aux services associés. Son corollaire est le principe de subsidiarité qui veut que la prise de décision en rapport avec la nutrition soit la plus proche possible des populations.

L’équité et la justice sociale

Le respect scrupuleux du principe d’équité va permettre de promouvoir une discrimination positive en privilégiant la prise en charge des personnes les plus démunies. Il s’agira de mieux comprendre les besoins des individus pour y répondre de manière plus adéquate.

La bonne gouvernance

Elle suppose la mise en place de nouveaux modes de pilotage et de régulation plus souples et éthiques, fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre les différentes parties prenantes.

La contractualisation

ce principe vient renforcer celui de la bonne gouvernance et de la subsidiarité pour illustrer l’engagement de l’État et ses démembrements à contractualiser les services qui peuvent l’être. Les contrats seront basés sur les meilleurs rapports coût/efficacité.

Sources de financement de la PNDN

Les sources de financement ciblées comprennent :

  • le budget de l’État qui va garantir la mise en place d’un financement consistant et durable;
  • les budgets des collectivités locales devront contribuer au financement de la nutrition. A cet effet il serait nécessaire de réviser la nomenclature budgétaire de ces collectivités ;
  • les partenaires : il s’agira de maintenir et élargir le réseau des partenaires financiers de l’Etat qui appuient ses efforts dans le domaine de la nutrition ;
  • les ONGS : à travers les projets et programmes nutrition ;
  • les financements innovants : à travers les fondations du secteur privé et la responsabilité sociétale d’entreprise (secteur minier, télécommunication, etc.).

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